samedi 17 novembre 2007

Pakistan: Washington fait pression

Le numéro deux du Département d'État américain, John Negroponte, s'est rendu au Pakistan pour demander au président Moucharraf de mettre fin à l'état d'urgence en vigueur depuis deux semaines. Il s'agit d'une étape essentielle pour permettre la tenue d'élections législatives.

Le secrétaire d'État adjoint américain, John Negroponte, a rencontré Pervez Moucharraf. Le numéro deux de la diplomatie américaine a pressé le président du Pakistan de lever l'état d'urgence décrété le 3 novembre dernier et de mettre fin à la vague de répressions qui a plongé le pays dans la crise politique.

Il s'agit d'une étape essentielle afin de permettre la tenue d'élections législatives, qui devraient avoir lieu d'ici le 9 janvier. En outre, les États-Unis demandent à Pervez Moucharraf de remettre en liberté des milliers d'avocats, de militants de l'opposition et de défenseurs des droits civiques.
Avant cette rencontre, Benazir Bhutto, chef de file de l'opposition, avait demandé à John Negroponte de faire preuve de fermeté par rapport à Pervez Moucharraf.

Avant la proclamation de l'état d'urgence, les États-Unis avaient aidé Benazir Bhutto et Pervez Moucharaf à s'entendre sur le principe d'un partage du pouvoir après la tenue d'élections. Toutefois, les deux camps s'accusent d'avoir trahi la confiance de l'autre.

Vendredi, un gouvernement intérimaire a prêté serment. Composé de proches du président, son rôle sera d'assurer la tenue des élections législatives.

Pendant ce temps, dans les rues, les manifestations se sont poursuivies. La police a lancé des fumigènes sur des opposants au président qui ont répliqué par des jets de pierre.

Les travaux de la Cour suprême

La Cour suprême du Pakistan doit reprendre lundi ses audiences pour juger de la validité de la réélection du président Pervez Moucharraf le 6 octobre dernier.

Il s'agit d'un verdict crucial puisque le général Moucharraf a promis de démissionner de ses fonctions de chef des armées et de prêter serment comme président dès que la Cour aura validé sa réélection.

Il avait été réélu triomphalement par les assemblées nationales et provinciales sortantes pour un nouveau mandat de cinq ans. Toutefois, l'opposition a contesté son éligibilité ainsi que la validité du scrutin.

Le procureur général a précisé que le nouveau président de la Cour suprême, Abdul Hameed Dogar, qui a remplacé le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry depuis son limogeage, avait désigné 10 magistrats pour le début de l'audience lundi.

La Cour suprême devrait rendre sa décision d'ici deux ou trois semaines. Le cas échéant, elle permettra au général Moucharraf de démissionner de son poste de chef des armées d'ici le 1er décembre.

Par ailleurs, un autre groupe de sept juges doit examiner les recours déposés contre la proclamation de l'état d'urgence. En l'instaurant, il y a deux semaines, le général Moucharraf avait pu évincer la majorité des juges de la Cour suprême qui lui étaient hostiles.

Source : Radio Canada

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